C'est l'histoire d'une rencontre improbable entre Juliette et Moctawamba.
Vendredi soir, Juliette, la femme du Patron, angoissée, énergique, drôle, hystérique, abandonnée, complètement citadine, et l'homme de ménage Moctawamba, africain mutique, lunaire, poète, secret et père de famille, se retrouvent coincés au deuxième sous-sol de l'entreprise.
Ces deux univers que tout oppose vont permettre, peu à peu, d'agrandir cet espace de jeu pour s'ouvrir et s'enrichir, tout comme notre regard sur les autres.
NOTE DE CORINNE TOUZET
Productrice audiovisuelle depuis dix-sept ans, et une belle centaine de téléfilms plus tard, je suis devenue entrepreneur de spectacle en 2012 pour qu’existe un de mes rêves, l’adaptation de la Journée particulière d’Ettore Scola. Ce rêve est devenu réalité au Chêne Noir en Avignon, un véritable succès suivi d’une magnifique tournée et d’une reprise à Paris au Théâtre du Petit Montparnasse.
Le théâtre depuis est devenu un vrai choix de vie.
Apres le succès de Un nouveau départ, pièce d’Antoine Rault, créée au Théâtre Actuel, le Théâtre des Variétés en 2016 et une magnifique tournée, j’ai eu envie de retrouver Anne Bourgeois, metteur en scène avec qui j’avais adoré travailler en 2008 sur Mobile home de Sylvain Rougerie.
J’ai tout de suite aimé Voyage en ascenseur, cette très jolie pièce de Sophie Forte qui va dans le sens de mon travail sur le regard aux autres, les aprioris, la tolérance.
Je suis d'origine antillaise par ma grand-mère, une grande partie de ma famille est « de couleur » (comme on dit...) et il me plaît aujourd’hui de pouvoir travailler autour de ce sujet, de ces deux couleurs de peau côte à côte, qui vont devoir faire tomber les masques, devoir vivre ensemble, devoir s’écouter, se supporter et se comprendre.
Dans cette période si complexe que l’on traverse, faire se rencontrer ces deux personnes que tout oppose dans un espace aussi restreint est un challenge que j’ai eu envie de relever. Très drôle, tendre, surprenant, ce duo, peut à sa façon nous faire réfléchir et sourire de nos propres peurs.
Corinne TOUZET
L'AUTEURE : SOPHIE FORTE
(Crédit photo Bruno PERROUD)
Sophie Forte est née le 7 mars 1964 à Lyon. Après des études d’architecture d’intérieur, elle part à Paris pour faire les cours Simon et en sort avec le prix Marcel Achard. Un passage au petit conservatoire de Mireille et elle se lance en 1987 dans les cabarets comme chanteuse. Puis elle écrit et interprète des sketchs dans de nombreux festivals d’humour, crée cinq one woman shows qu’elle joue à Paris et en tournée durant quinze années.
Parallèlement elle travaille quatre ans dans l’émission La classe, cinq ans dans Rien à cirer sur France Inter, avec Michel Drucker dans Vivement dimanche, Christine Bravo dans Frou Frou et participe à de nombreuses autres émissions. Depuis les années 90, elle tourne dans de nombreux longs et courts métrages, dont un qu’elle réalise en 2017.
Depuis 2000, elle écrit des chansons pour enfants et adultes. S’ensuivent huit albums et autant de spectacles en tournée et à Paris avec son groupe de musiciens.
A partir de 2006, elle écrit des pièces de théâtre dans lesquelles elle joue ou qui sont interprétées par d’autres, au festival d’Avignon, à Paris ou en tournée. Elle joue depuis novembre 2017 au théâtre La Bruyère Chagrin pour soi.
Voyage en Ascenseur est sa dixième pièce.
NOTE DE MISE EN SCENE
(Crédit photo Annsophie LOMBRAIL)
Les comédies de Sophie Forte sont toujours un savoureux mélange de portraits de personnages urbains et de rencontres impossibles. Dans Voyage en ascenseur, elle trouve une fois encore un sujet éminemment théâtral : deux êtres que tout oppose se retrouvent enfermés dans un ascenseur pendant le long week-end de l’Ascension. La femme : fragile épouse d’un PDG qui la délaisse ; lui : l’homme de ménage de la société. Elle est hypocondriaque, mal dans sa vie, à fleur de peau ; il vient d’une Afrique lointaine, il est libre et heureux.
A partir d’une situation de comédie catastrophique, un ascenseur bloqué, Sophie Forte réussit à parler de sujets très forts, comme la peur de l’autre, les préjugés, les différences culturelles, et réussit comme dans toutes ses pièces, à introduire poésie et surnaturel dans une écriture très concrète.
J’ai déjà eu le plaisir de mettre en scène Sur le fil, une autre « comédie de la rencontre » écrite par Sophie Forte où les deux personnages ne se voyaient jamais… Ici, la promiscuité et l’espace obligé de l’ascenseur sont des contraintes scénographiques à partir de laquelle nous allons chercher la vérité et le réalisme ; mais à l’aide de la lumière, de l’image, du son et des acteurs, nous allons aussi chercher un second espace, qui est celui des fantasmes et du cœur secret des personnages.
De même qu’il y a plusieurs façons de cohabiter et d’appréhender l’étrangeté de ce que nous connaissons mal, il y a plusieurs façons de faire évoluer l’histoire : ces deux personnages enfermés dans l’ascenseur vont devenir un support magnifique l’un pour l’autre, et emmener le spectateur vers une émotion profonde. Comédie quasi burlesque au départ, Voyage en ascenseur est finalement une très jolie variation sur la confrontation avec soi-même.
Anne BOURGEOIS
JEAN-ERNS MARIE-LOUISE
(Crédit photo Christophe POUGET)
Comédien, metteur en scène et artiste peintre, Jean-Erns Marie-Louise a étudié l’écriture du scénario, l’analyse et la dramaturgie à Paris III. Il a également été formé par Christopher Barnett, Marcel Robert, Pierre Dougnac, et différents Master Class. Pour le cinéma et la télévision, il a tourné sous la direction de Christian Faure, Lucien Jean-Baptiste, Bruno Bontzolakis, Hervé Hadmar, Thierry Petit, Olivier Manchot, Thierry Binisti, Marcel Bluwal, Stéphane Maluret, Julien Zidi, Teddy Albert et Agnes Souteyrand. Au théâtre, il a joué du Shakespeare, Tennesse Williams, Bernard-Marie Koltès et des contemporains comme Jeff Butterworth, Howard Barker, Christopher Barnett, Simon Grangeat, Christian Rullier et Frederic Lordon. En peinture il réalise de nombreuses expositions en France et à l’étranger, il est représenté par la Galerie Nord-Sud à Lille.
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