À dix ans, Alex perd sa famille, intoxiquée par un plat de champignons. Lui survit, car il avait été privé de repas pour avoir volé deux francs dans la caisse du magasin paternel. Son larcin l’a sauvé de la mort tandis que l’honnêteté a tué les siens ! Si seul le crime paie, pas étonnant qu’il ait une étrange conception du monde, se convertisse à la tricherie, en amour comme au Casino… Il nous raconte sa vie rocambolesque. Qu’est-il devenu ?
EXTRAIT
Il y a cent façons de tricher, mais il n’y a guère que trois sortes de tricheurs.
Tout d’abord, il y a le joueur qui triche - qui ne triche que parce qu’il joue. Qui le fait sans méthode, sans préméditation, d’une manière presque inconsciente, involontaire, et dont on sent très bien qu’il est parfaitement honnête en dehors du jeu.
Il y a l’homme qui joue incorrectement parce qu’il est incorrect d’un bout à l’autre de sa vie - et qui doit penser que ce n’est pas vraiment le moment de changer.
Enfin, il y a le tricheur de profession, conscient et organisé.
Sacha GUITRY
NOTE DE L'ADAPTATEUR ET METTEUR EN SCENE
Sacha Guitry pâtit d’une image fausse. On le voit comme un grand bourgeois écrivant un théâtre bourgeois pour la bourgeoisie. En réalité, il en est le poil à gratter. Jeune, fou, insolent, amoral, il casse les conventions, déborde de fantaisie et n’a peur de rien – sinon de déplaire –, mais il sait qu’on plaît aussi en choquant. Mémoires d’un tricheur, son unique roman, représente le sommet de cette liberté.
Élégance, bouffonnerie et imagination. Voici les trois impératifs de la mise en scène. Alex (interprété par Olivier Lejeune) se raconte depuis un endroit qu’on ne découvrira qu’à la fin. Derrière lui, surgissant du passé, tous les personnages apparaissent, femmes et hommes interprétés par un autre comédien (Sylvain Katan). Le décor est constitué de cartes à jouer géantes qui créent de nouveaux lieux en se déplaçant ou en se retournant.
Eric-Emmanuel SCHMITT
TELECHARGEZ LE DOSSIER DE PRESSE
(Crédit photo : Pascal ITO)